Manifestations 2018
Après-midi d’agrégation sur Clément Marot, L’adolescence clémentine, 5.11.2018
Après-midi d’agrégation organisée par Violaine Giacomotto-Charra et Alice Vintenon, sur le programme d’agrégation 2018 en littérature française et en langue et stylistique.
13h30-17h, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (MSHA), salle Jean Bordes. Avec :
– Nadia CERNOGORA (Université Paris Nanterre) : « Questions de versification dans l’Adolescence clémentine »
– Ellen DELVALLÉE (Université Grenoble Alpes) : « Marot et les Rhétoriqueurs dans l’Adolescence clémentine »
Séminaire EREMM (Ameriber) / Centre Montaigne, org. par Pierre Darnis
– 11 octobre 2018:Montserrat Jufresa et Nicolas Corréard, rencontres de chercheurs autour du Quichotte,14h-17h30, salle des thèses, Maison de la Recherche.
– 17 mai 2018, Alice Vintenon et Pierre Darnis, « La fantaisie », 15h30-17h30, MDR, salle 33.
Colloque international « Les Nefs des Folz en Europe »
organisé par Anne-Laure Metzger, Bordeaux 30 mai-1er juin
MSHA, salle J. Bordes et Goethe Institut de Bordeaux.
L’objectif de ce colloque est de réunir des spécialistes des Nefs des fous travaillant sur les différentes traductions et adaptations issues de l’œuvre de Sebastian Brant publiée en 1494. On se propose d’explorer les multiples manières dont le Narrenschiff fut retravaillé, quelle fut la réception des Nefs dans l’espace européen. Pourront être examinées avec profit les interactions qui se produisirent tant entre la version latine, dont le rôle central n’est plus à démontrer, et les versions en langue vernaculaires, qu’à l’intérieur du vulgaire entre les versions allemande, flamande, françaises et anglaises. Elles s’inscrivent dans le champ plus large du développement d’une littérature nationale dans des espaces politiques différents. Le développement du genre de la satire humaniste pourra renouveler l’interprétation de ces textes. Enfin les gravures dont le rôle est essentiel dans le processus de lecture de ces textes ne manqueront pas de retenir l’attention, notamment par le biais d’une confrontation fructueuse avec les recueils d’emblèmes qui font florès à la même époque. L’histoire des genres, des arts, du livre et de l’imprimerie sont autant de moyens d’approche pouvant être retenus.
Das Kolloquium will die Wissenschaftler zusammenführen, die über die verschiedenen Übersetzungen und Adaptionen von Sebastian Brants Narrenschiff (Basel 1494) arbeiten. Gegenstand der Tagung sind die vielfachen Arten, in denen das Narrenschiff überarbeitet wurden und die Rezeption der Narrenschiffe in Europa. Sowohl der Zusammenhang zwischen Lochers lateinischem Text, dessen zentrale Rolle unbestritten ist, mit den Übersetzungen in die Volkssprachen als auch eine Untersuchung der einzelnen Texte in Deutsch, Flämisch, Französisch oder Englisch können thematisiert werden. Sie schreiben sich in das weitere Feld der Entwicklung einer Nationalliteratur in unterschiedlichen politischen Räumen ein. Die Entwicklung der Humanistensatire kann neue Impulse zur Interpretation der Texte geben. Nicht zuletzt interessieren die Holzschnitte, deren Rolle für die Texte konstitutiv ist, vor allem auch im Hinblick auf die Emblembücher, die etwa zur selben Zeit populär sind. Weitere Zugänge bieten sich aus der Sicht der Gattungsgeschichte, der Kunstgeschichte, der Buch- und Druckgeschichte an.
Jeudi 31 mai
Msha Salle Jean Bordes, Université Bordeaux Montaigne, Pessac
• 9h15 – Allocution d’ouverture par V. Giacomotto-Charra, directrice du Centre Montaigne
Session 1 — 9h30-10h35
Accompagner le texte : images ou commentaires, Présidence Bernd Renner
• Nikolaus Henkel (Heidelberg) : « Sebastian Brant: das ‚Narrenschiff‘, die ‚Stultifera navis‘ und Brants „Dritter Text“ »
• Julius Goldmann (Würzburg) : « Das Bild im Text – Bezüge zwischen Narration und Holzschnitt »
Session 2 — 11h00-12h45, Topiques, Présidence Elsa Kammerer
• Lysander Büchli (Basel) : « Die rhetorische Topik als poetisches
Strukturprinzip in Brants Narrenschiff und dessen produktive Aneignung in
den Stultiferae naves und in La nef des folles »
• Viviane Griveau-Genest (Paris Ouest/ Genève) : « Mer et navigation, motifs spirituels de la pré-modernité ? Exploration de quelques exemples chez Gerson et ses continuateurs »
• Dominika Heublein (Würzburg) : « Argumentauszeichung in TEI »
Session 3 — 14h15-16h, Réceptions du Narrenschiff, Présidence Danièle Sabbah
• Jonas Kurscheidt (ENC) : « Entre filiation et réinvention : les Nefs des libraires Marnef »
• Elsa Kammerer (Lille 3 IUF) : « Narrenschiff exit. Des fols de Brant aux singes de Fischart »
• Vérane Partensky (Bordeaux Montaigne) : « La perspective du fou : devenir de la satire morale au XIXe siècle »
Vendredi 1er juin
Goethe Institut, 35 Cours de Verdun, Bordeaux
• 9h15 : Accueil par Mme Luise Holke, directrice du Goethe Institut
Session 4 — 9h30-11h10, Aspects génériques, Présidence Anne-Laure Metzger-Rambach
• Thomas Baier (Würzburg) : « Josse Bade und das Genre des philologischen Kommentars »
• Bernd Renner (CU New York) : « La première satire universelle ? Le corpus des Nefs des fous, de Brant aux imitations françaises »
• Nathalie Dauvois (Sorbonne Nouvelle) : « Josse Bade, satiriste dans sa Navis stultifera. Une méthode d’invention entre modèles anciens et
modernes, à mi-chemin de Brant et de Locher »
Session 5 — 11h30-12h30, Processus d’adaptation et auctorialité, Présidence Brigitte Burrichter
• Joachim Hamm (Würzburg) : « Varianz und Autorschaft. Zu den Basler, Ausgaben der ‚Stultifera navis’ »
• Christine Grundig (Zürich) : « Here maketh myne Autour a specyall mencion – Konzepte von Adaptation und Autorschaft in den englischen‘Narrenschiff’-Bearbeitungen von Alexander Barclay und Henry Watson »
Session 6 — 14h 15-15h15, Réécritures en langue vernaculaire, Présidence Nathalie Dauvois
• Anne-Laure Metzger-Rambach (Bordeaux Montaigne) : « L’énonciation dans le chapitre 1 „Von unnutzen buchern“ et ses adaptations, quelques remarques sur le statut du rire dans les Nefs des folz »
• Raphaëlle Jung (Würzburg) : « Le chapitre B99 de la Nef des fous – une analyse comparée »
Conférence grand public — 15h30, Quels usages du numérique pour les humanités ?
• Brigitte Burrichter (Würzburg) : « Les Nefs des folz en numérique. Une édition en ligne des Nefs européennes »
Téléchargez le programme du colloque Les Nefs des Folz
« La beauté du Cas : l’inattendu, l’irrégulier et son interprétation à la Renaissance »
Journée d’étude organisée par Florence Buttay (Université Bordeaux Montaigne, CEMMC, avec le soutien du Centre Montaigne, 25 mai 2018, Académie des Sciences de Bordeaux.
Le cas, envisagé comme « exception surprenante et irréductible faite à la norme, la marque de l’irrégularité de la norme », selon Serge Boarini , est ce qui tombe ou ce qui fait tomber. La journée souhaite interroger le goût du cas à la Renaissance, dans le domaine littéraire, artistique, mais aussi scientifique et juridique. Peut-être parce que cette période voit la « désautomatisation radicale des automatismes de la perception et des représentations quotidiennes et savantes », elle se passionne pour l’irruption de la contingence. L’irrégulier, le cas, n’apparaissent pas alors comme anecdotiques, comme les déchets du raisonnement et de la mise en ordre du monde, mais comme le produit le plus signifiant de l’histoire naturelle et humaine, celui qui doit davantage susciter l’attention du savant, de l’artiste, du marchand ou de l’homme politique.
Bien des sentences opposent le cas à l’art, la combinaison accidentelle de faits au projet médité de l’homme : « Car mainte chose est faite par cas aventureux a laquelle art ne sçaurait attaindre » (Valère Maxime traduit par Martin Le Franc ). Comment se manifesterait dans l’art de la Renaissance le goût du cas? Par une »syncope » dans la peinture (Louis Marin)? Par des énigmes qui troublent la représentation, comme celles que Michel Weemans décèle dans les « paysages exégétiques » de Henri Met de Bles? Est-ce que la catégorie du beau s’applique au cas et quelle est sa signification? Qu’est-ce qui fait la beauté du cas en droit ou en science? Est-ce son utilité pour penser (ou panser) l’ordinaire? Est-ce au contraire son mystère, son irréductible singularité? Singulier, le cas s’apprécie-t-il davantage seul ou accompagné? La journée souhaiterait s’interroger sur les collections de cas : ont-elles une esthétique, comment se dégustent-elles? Comment s’organisent-elles entre l’ordre et la variété ?
Que faire face à la multitude des cas? Faut-il procéder à une mise en ordre dans laquelle le cas deviendrait exemplaire, serait réduit à la généralisation, ou faut-il le ramifier, le faire bourgeonner sans cesse? Le cas appelle toujours un autre cas. Patricia Falguières a également montré la génération infini des formes, « extases de la matière » que l’on pourrait reconduire à une génération continue de cas .
On voudrait enquêter sur le caractère non conclusif des raisonnements scientifiques ou juridiques par cas à cette période. Il appelle un travail de comparaison : comment le cas relève d’un « art de comparer qui consiste à [le] percevoir comme une ressource utile pour la pratique plutôt qu’un épisode contingent destiné à se résorber grâce au raisonnement dans l’unité supérieure du concept et du système ». Le cas fait signe et mérite interprétation, plus que réduction à une chaîne logique. Il casse l’argumentation et appelle un déchiffrement. Il tient donc de l’énigme. C’est comme une énigme que le cas se pose ou est posé par le médecin ou le juriste . Jean de Coras, prenant la plume en 1560 pour relater l’affaire du faux Martin Guerre, dont il a été juge, dit de cette « histoire prodigieuse » qu’elle est un « argument si beau, si délectable et si monstrueusement estrange ».
Programme :
10h Introduction Florence Buttay
– 10h15-10h45 : Florian Métral, Université deParis I – Panthéon Sorbonne: « Catastrophe(s) du monde et du regard. Le triptyque du Jardin des délices de Jérôme Bosch »
– 10h45-11h15 : François-René Martin, École Nationale Supérieure des Beaux Arts : « La beauté des incorrections. Ingres et ses sources italiennes »
Discussion
– 11h30-12h : Axelle Guillausseau, CPGE Lycée Michelet, Vanves /Centre Roland Mousnier: « Les Histoires prodigieuses de Boaistuau : compiler l’extra-ordinaire »
– 12h-12h45 : Violaine Giacomotto-Charra, Université Bordeaux Montaigne : « Cas admirables et merveilleux chez quelques médecins français de la fin de la Renaissance »
Discussion
– 14h30-15h : Olivier Guerrier, Université de Toulouse Jean Jaurès : » ‘Un sort artiste’ : le cas des Essais de Montaigne »
– 15h-15h30 : Fabien Simon, Université Paris Diderot : « Faire cas des langues : Claude Duret (c. 1570-1611), ‘sage moissonneur’ d’idiomes et de plantes »
Discussion
– 15h45-16h15 « Désir et désastre », entretien avec Noëlle Renaude, à partir de l’essai Accidents. Essai épistolaire, Noëlle Renaude et Barbara Métais-Chastanier, Lyon, ENS éditions, 2015.
Portrait d’homme assis feuilletant un livre (détail) © Musée des Beaux-Arts – Mairie de Bordeaux/ Frédéric DEVAL
Séminaire d’équipe : « Les territoires de la fiction » 2016-2018
Arpenter les « territoires de la fiction », c’est d’abord s’interroger sur les aires où se déploie le texte fictionnel. Une première géographie apparaît, délimitant les territoires de différents genres littéraires recourant à la fiction, mais également ceux de textes scientifiques qui la convoquent dans le cadre de stratégies illustratives, didactiques… Il s’agit alors de comprendre le(s) places et rôle(s) que joue la fiction dans les stratégies du récit ou de l’essai pour identifier des évolutions historiques propres à chaque genre. Cela nous invite à mener une étude comparative mettant au jour les divergences, concurrences ou complémentarités que ces textes développent les uns à l’égard des autres par le truchement de la fiction.
La démarche trans-séculaire du séminaire permettra d’observer les relations que la littérature entretient avec les discours extérieurs d’ordre scientifique, philosophique, religieux ou idéologique, qu’elle les arraisonne ou, au contraire, qu’elle soit annexée par eux. Mais on comprend que cette analyse de l’extension des territoires de la fiction implique quelques interrogations sur la nature de la fiction. Peut-on simplement l’opposer aux discours référentiels / rationnels et la catégoriser en termes de proposition non-vériconditionnelle? La fiction recouvre-t-elle forcément le seul territoire de l’imaginaire ? Sur quoi reposent sa fonction et sa légitimité dès lors qu’elle se déploie dans le champ des savoirs?
Lieux du savoir, mais aussi de la production de représentations, ces « territoires fictionnels » mouvants nous interdisent de considérer la fiction littéraire comme un « simple » miroir de la réalité. S’il convient d’analyser les modalités et fonctions cognitives de la fiction, on veillera également, par-delà l’identification de potentiels marqueurs de fictionnalité, à mener une réflexion d’ordre pragmatique en prenant en compte le rôle joué par le lecteur.
Le séminaire est envisagé comme un atelier de travail, appelant la participation active des étudiants.
2016 : Intervention de P. Darnis, « Textes historiques, textes bureaucratiques : de nouveaux moules narratifs pour la fiction au Siècle d’or ? Cervantès, le récit picaresque et Don Quichotte ».
17.01.2017: intervention de V. Giacomotto-Charra : « De la définition philosophique de la fiction à la fiction en philosophie ».